Aglaé de Fleurieu

(Marine Nationale, jean Luc Morvan.)

 

AGLAÉ Félicité FRANÇOISE DU BOSQUET DES LACS D'ARCAMBAL

 

COMTESSE CLARET DE FLEURIEU

1776 - 1826

 

Aglaé-Françoise Deslacs d'Arcambal, née en janvier 1776, fille du marquis d'Arcambal et de Mme Ducrest de Chigy, veuve de M. de Montdorge, fille du baron de Chigy et de Philippine-Julienne Caylot de Provenchère, fut élevée, avec les princes de la maison d'Orléans, par les soins de Mme de Genlis, cousine germaine de sa mère, puis entra, vers 1783, au couvent de Belle-Chasse.

Elle se brouilla plus tard avec Mme de Genlis à cause de l'infâme conduite de Philippe-Egalité, ex Duc d'Orléans,  et ne lui fit pas même part de son mariage avec Charles-Pierre Claret de Fleurieu. Le contrat fut reçu, le 31 mars 1792 par M° Gabion et le mariage religieux eut lieu le mois suivant. « Elle n'eut, malgré la différence d'âge, pas lieu de s'en repentir, dit Mme de Saint-Ouen dans ses Souvenirs, car il la rendit heureuse pendant dix-neuf ans et elle lui rendit ce témoignage que, même pendant la tourmente de la Révolution, elle ne lui vit jamais un mouvement d'humeur. » En 1793, elle fut incarcérée avec son mari à la prison des Madelonnette. Elle fut d'un grand soutien pour Charles-Pierre. De cette union naquirent un fils, mort en bas âge, et deux filles.

 Mme de Saint-Ouen, née de Fleurieu, est l'auteur d'intéressants Souvenirs[1] , malheureusement inédits.

En 1805, elle était Dame du Palais, pour accompagner Madame Mère, on a dit d'elle "dame de tant d'esprit et de mémoire qui connaissait parfaitement l'histoire es grandes familles de France".

Lieu où vivaient Charles-Pierre et Aglaë, 18 rue Traitbout.

Après la mort de son mari en 1810, l'existence de la comtesse de Fleurieu devient moins brillante. Restée première dame pour accompagner son Altesse Sérénissime impériale et royale, mère de Sa Majesté l'Empereur et Roi (Laetitia Bonaparte), elle loua un appartement modeste, conservant seulement sa voiture, ses chevaux et sa livrée qui était rouge écarlate avec les galons d'argent et les culottes blanches, seul luxe obligatoire pour ses visites officielles.

Elle épousa, en secondes noces, en 1815, Eusèbe Beconnière de Salverte. Ils allèrent s'installer à Genève où ils vécurent fort modestement, dans une petite maison sur les bords du Rhône, puis revinrent à Paris où Madame de Salverte mourut, en 1826, et son mari en 1829.

 D'une vive intelligence, et fort adonnée à la littérature, la comtesse de Fleurieu publia : Pauline, comédie en deux actes, en vers par Mme de F..., représentée pour la première fois sur le théâtre de la Nation le 1er juillet 1791, à Paris, 13, rue de la Monnaie, et un roman : Stella, histoire anglaise, par Aglaë. D... F... Paris, chez Maradan, libraire, rue Pavée André des Arts, n° 16, 4 vol. in-12, qui eut un certain succès. Ce roman offre de l'ordre dans le plan, et de l'art dans la conduite de l'intrigue, il a pour but de prouver que le bonheur ne devient jamais le partage de quiconque cherche à se l'assurer par des crimes.

 En adressant à sa femme le Voyage autour du monde, par Etienne Marchand, qu'il venait de publier, le chevalier de Fleurieu y joignit les vers suivants:

L'ambition ne fait pas la loi.

Que, pour vivre à jamais au Temple de Mémoire

On aille chercher loin la richesse ou la gloire.

J'ai trouvé le bonheur chez moi.

 

Aglaé de Fleurieu sous Napoléon

Marine Nationale

La comtesse de Fleurieu eut deux frères :

1° Achille d'Arcambal, fixé à Naples où il mourut célibataire en 1825;

2° Hippolyte, né le 7 septembre 1777. Entré dans la marine à quatorze ans, il fit le tour du monde à la recherche de la Pérouse, fut pris par les Anglais, revint en France à la paix d'Amiens, et fut tué à Trafalgar, le 21 octobre 1805.


 

 [1]   Un court extrait se trouve dans la page sur Louis XVI.