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Petite histoire...

 

Jacques Claude CLARET de LA TOURRETTE (1656-1746),

 

Appelé le « Président de la Tourrette », chevalier, seigneur de la Tourette, Fleurieu, Saint-Pierre, Eveux, Bélair, Le Colombier, baron d'Eyrieu, etc. est baptisé à Lyon le 28 Juin 1656. Conseiller du Roy en ses conseils, conseiller en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon par lettres du 10 janvier 1687, lieutenant-général aux dits sièges, ainsi que lieutenant criminel puis lieutenant général criminel dès 1698.

Il fut président à la Cour des monnaies
.[1] du 22 mars 1706 jusqu'au 14 avril 1718, il laissera place à son fils Jacques-Annibal.
Ce poste à haute responsabilité marquait un premier haut sommet dans l'ascension social des Claret de la Tourrette.  Jacques-Claude Claret a pu, grâce à son traitement, acquérir le château de Bélair sur la paroisse de Fleurieux, aux Bretagne successeurs de Mathieu Micolier.

Son poste de président de la cour des monnaies et sa relation avec l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts ainsi que sa fortune lui donneront les moyens de constituer de belles collections, d’être un notable dans les milieux de l’art, de se faire de nombreuses relations, et de promouvoir les artistes locaux.

 L’hôtel qu’il acheta rue de Boissac (à côté de la place Bellecour),  fut un centre de la culture Lyonnaise. Richement décoré par l’Artiste Daniel Sarrabat (1666-1748), cet hôtel contenait une bibliothèque renommée, un médailler de choix et des peinture magnifiques. Cet hôtel avait été bâti en 1646 au moment où cette rue avait été percée. Le Roy Louis XIV y était venu en visite à Lyon, Madame de Sévigné elle, était au n°8 à l'hôtel Charrier. Il fit richement décorer cet hôtel par Daniel Sarrabat.

Le 26 juillet 1708, une lettre est écrite par M de TORCY, ministre secrétaire d'Etat, concernant l'élargissement ordonné par le consulat et auquel s'opposait Jacques CLARET de La TOURRETTE lieutenant criminel au siège présidial de Lyon, des sieurs COQUEL et de RAUCOURT, officiers dans les troupes du Roy, qui avaient été emprisonnés pour avoir commis des désordres, pendant la nuit, dans la maison de Madame de Laurencin.

 Jacques- Claude donnera un nouveau souffle à la famille : une soif de culture, de lettres, de littérature et de science. Il s’intéressera aux livres, à la poésie, aux langues, à l’Art de la peinture, et à la numismatique. Son médailler, célèbre à Lyon, fut constitué dès 1717, sa bibliothèque se constitua elle aussi, dès 1717. Mais Jacques Annibal vendit le médailler en 1733, au même prix de l'achat de son père (2400 livres et 175 livres de rente viagère).

Voulant protéger les artistes de son temps, il créa une importante galerie comprenant des oeuvres importées à grand frais d'Italie et parmi d'autres de très nombreux tableaux de Chevalet peints par Sabarrat. Sa bibliothèque fut  beaucoup améliorée par Jacques-Annibal son fils. Le but de ces collections était de les exposer à un public averti. Cet ensemble était considéré au XVIIIème siècle comme l'un des plus beaux de Lyon pour le choix des matières représentées, la rareté des éditions et la beauté des reliures.

Il fit également de nombreux placements dans l'immobilier et fit même construire des immeubles de rapport comme celui de la rue Lanterne.

Il épouse Bonne Michon le 29 juin 1690 (rougeaud notaire), Bonne a été baptisée à Lyon le 21 novembre 1669, morte à Lyon le 24 octobre 1741, fille d'Annibal Michon, receveur de la ville de Lyon et de Bonne née Bathéon. Les nombreux prénoms d'Annibal viennent sans doutes du père de Bonne. Sa famille possédait le château de La Tourette avant 1681. L'oncle de Jacques- Claude, Jean Michon, marchand et bourgeois de Lyon, propriétaire de La Tourette, était marié à Etiennette Claret, née en 1621.


 

[1] Cour des monnaies: ( ou hôtel des monnaies):

Avant 1551: Juridiction souveraine française de l'ancien régime à l'origine de laquelle se trouve les généraux maîtres des Monnaies Cette juridiction traitait des matières traitant les monnaies, de l'extraction et du travail des métaux, la chambre des monnaies devait cependant s'adjoindre des conseillers du Châtelet de Paris ou du parlement de Paris pour juger en dernier ressort, en particulier les procès criminels, et le parlement de Paris pouvait juger souverainement des appels interjetés d'arrêts de la chambre des monnaies. Elle était constituée d'un procureur, un receveur des gages et un receveur d'amendes, un huissier et un essayeur général des monnaies.

 Après 1551: la cour des monnaies devient une cour de justice souveraine à part entière, ajoutant un président et trois généraux maîtres afin d'atteindre le quorum légal pour juger en dernière instance. Au XVII ème siècle, la cour des monnaies avaient comme effectif 8 présidents, 36 conseillers, un procureur général et son substitut, un avocat du Roy, des greffiers et huissiers, un prévôt général, 6 lieutenants, 8 exempts et 69 archers. Au XVII et XVIII ème siècle, la cour es monnaie enregistrait la législation royale concernant les monnaies, effectuait le jugement de la production monétaire, l'adjudication des baux pour la production de monnaies, le cas échéant, et le contentieux afférent, tous les délits et crimes relatifs à l'exploitation des métaux, de la mine à l'atelier, et leur jugement en dernier appel de ceux des juridictions subalternes. Elle pouvait faire respecter tous les professionnels justiciables d'elle par ses commissaires.

 Un édit de juin 1704 institua une cour des monnaies à Lyon, cour souveraine avec ressort étendu à tout le sud-est et le sud-ouest du royaume, qui fonctionnera jusqu'en 1771.  La cour des monnaie fut supprimée à la révolution.