Georges CLARET de FLEURIEU

"Né le 30 juin 1915 à Paris (16ème), décédé le 22 mars 1977 à Paris (13ème).

Fils d’Ernest Robert Claret, comte de Fleurieu (Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine, 29/1/1866-4/4/1920), propriétaire, chevalier de la Légion d’honneur, et de Marie Thérèse Doyon (Montélimar, Drôme, 28/7/1875-9/4/1956 Paris), mariés le 18/10/1895 à Valence (Drôme).

Généalogie:

Petit-fils d’Henri Claret, comte de Fleurieu (Lyon 28/4/1828-23/6/1897 Neuilly-sur-Seine), et de Marie Marcie Marguerite de Carbonnier de Marzac (Saint-Cyprien, Dordogne, 4/11/1841-3/2/1885 Neuilly-sur-Seine), mariés le 28 juillet 1864 à Paris (8ème). Petit-fils de Louis Hippolyte Doyon (Paris 15/6/1839-8/7/1880 Cauterets, Hautes-Pyrénées), propriétaire (veuf de Marguerite Berthe de Pouchelon (Bourgoin 9/8/1845-14/12/1872 Saint-Hilaire-du-Rosier, Isère), mariés le 3 août 1868 à Bourgoin-Jallieu, (Isère), et de Marie Elise de Barruel-Saint-Pons (Grignan, Drôme, 9/8/1847-ap. 1880 ?), mariés le 15 septembre 1874 à Montélimar (Drôme).

Arrière-petit-fils de Robert Annibal Alphonse Claret de Fleurieu (Paris (14/8/1792-20/4/1847 Montpellier, Hérault), lieutenant de chasseurs de la garde royale, et de Claudine Elizabeth Angèle Azélie Clapperon de Milieu (Lyon 15/7/1801-31/10/1843 Saint-Georges-de-Reneins, Rhône), mariés le 26 février 1821 à Lyon. Arrière-petit-fils de Pierre Noë ou Noël Doyon (Saint-Lattier, Isère, 2 nivôse an XII, 1803-30/09/1869 Paris 9ème), négociant gantier, et de Caroline Amélie Obbée (Paris ? -16/12/1849 Paris 3ème ancien), mariés le 24 juin 1837 à Paris. Arrière-petit-fils de Paul Marc de Carbonnier, marquis de Marzac (Saint-Cyprien 20/8/1808-11/12/1843 Saint-Cyprien), et de Mathilde de Pons de Rennepont (Paris 11/7/1822-24/08/1898 Paris 1er), mariés le 21 mars 1839 à Paris. Arrière-petit-fils de Louis Joseph Camille Adolphe de Barruel Saint-Pons (Villeneuve-de-Berg, Ardèche, 28 fructidor an XII, 1804-21/3/1888 Solerieux (autrefois Saint-Raphaël, Drôme) ? veuf de Sabine de Caton de Thalas, propriétaire, et de Louise Flavie de Barruel (Villeneuve-de-Berg 3/2/1817-26/4/1894 Valence, Drôme), sa cousine, mariés le 12 janvier 1846 à Villeneuve-de-Berg.

Parent du comte Charles de Fleurieu (1738-1810), directeur général des arsenaux sous le règne de Louis XVI, ministre de la Marine, organisateur des voyages de La Pérouse, inventeur d’une montre marine, et dont le nom a été donné à une péninsule du sud de l’Australie. Famille originaire du Beaujolais.

Frère d’Henri Hippolyte Pierre Claret de Fleurieu (Neuilly-sur-Seine 1896-1976 Paris), lieutenant, pilote de chasse, quatre citations, croix de guerre, créateur directeur général de la compagnie franco-roumaine de navigation aérienne en 1920, l’une des compagnies à l’origine d’Air France, directeur général de la société Blériot aéronautique, commandeur de la Légion d’honneur en 1957.

Epouse le 16 septembre 1943 à Lyon Danielle Descours (Lyon 1/4/1918-7/8/2011 Paris 13ème), premier prix de piano au Conservatoire national supérieur de musique, fille de Fernand Georges Descours (Ecully, Rhône, 26/7/1889-30/12/1964 Paris 7ème), industriel du cinéma, président de la société des films Pathé, président du Club alpin français, chevalier de la Légion d’honneur en 1955, et de Micheline Adèle Joséphine Germaine Roque (Lyon 31/10/1895-14/1/1978 Paris 15ème), mariés le 16 avril 1917 à Lyon (2ème).

Petite-fille d’Augustin Stéphane Descours (Lyon 7/6/1854-10/9/1904 Merlas, Isère), négociant, et de Marie Mathilde Rallet (Grenoble, Isère, 9/8/1860–13/9/1917 Millery, Rhône), mariés le 12 avril 1880 à Grenoble. Petite-fille de Louis André Marie Roque (Lyon 16/4/1856-18/6/1935 Lyon 2ème), médecin, et de Marie Clotilde Félicie Isabelle Souchon (Lyon 16/1/1865-13/1/1943 Lyon 2ème), mariés le 9 septembre 1891 à Lyon (2ème).

Arrière-petite-fille de Jules François Louis Descours (de Billoër) (Saint-Etienne, Loire, 7/2/1817–28/8/1869 Millery), négociant en charbons, et de Jeanne Magdeleine Claire Grenier (Brioude, Haute-Loire, 3/7/1833-6/2/1913 ?), mariés le 21 juin 1853 à Brioude. Arrière-petite-fille d’Alphonse Rallet (Château-Thierry, Aisne, 30/1/1819–av. 1880 ou 1894 Biviers, Isère ?), négociant fabricant de parfums et savons à Moscou (Russie), fournisseur de la Cour de Russie, maire de Biviers, et de Marie Mathilde Sébastienne Farconet (Grenoble 18/7/1835-av. 1880 Biviers ?), fille de l’ancien député et maire de Grenoble Jacques Frédéric Farconet, mariés le 14 février 1854 à Grenoble. Arrière-petite-fille de Michel Roque (Lyon 13/7/1820--1894 ?), négociant, et de Louise Sophie Ronat (Saint-Etienne, Loire, 11/10/1927-1910 ?), mariés le 18 mai 1853 à Lyon (5ème). Arrière-petite-fille de Marie Paul Lucien Souchon (Saint-Chamond, Loire, 10/1/1836-14/10/1910 Lyon 2ème), et d’Antoinette Eugénie Geneviève Hélène Charrin (Lyon, 1/2/1843-17/10/1884 Lyon 4ème), mariés le 12 décembre 1863 à Lyon (3ème).

Père de cinq enfants : Agnès (1945), ancienne élève de l’ENA, inspecteur général de l’équipement, commandeur de la Légion d’honneur ; Pierre, chevalier de la Légion d’honneur, marié à Marie Hélène Meynier ; Alain (1950), marié à Laurence Gormand ; Laure (1954), mariée en 1979 à Pierre Albert de la Lande de Calan (1949), arrière-petit-fils de Ferdinand de la Lande de Calan, conseiller référendaire (voir notice) ; Bertrand (1956), marié en 1984 à Bénédicte Chomel (1957).

Licencié en droit et ès-lettres, diplômé d'études supérieures de droit public et d'économie politique, diplômé de l'Ecole Libre des Sciences Politiques.

Sous-lieutenant de réserve d'infanterie coloniale en octobre 1938, mobilisé au 26ème régiment de tirailleurs sénégalais. Officier de transmissions, croix de guerre, deux citations. Echoue au concours de 1941.

Reçu quatrième au concours commun avec l’inspection générale des finances de 1942, auditeur de 2ème classe le 13 mai 1942, en stage au mois de mai et juin à la brigade ouest de l’Inspection générale des finances à Angers, puis en stage au mois de mars 1944 au service du Contrôle des dépenses engagées auprès du ministère de l’Intérieur, auditeur de 1ère classe le 27 mai 1944. Chargé de mission militaire pour les affaires allemandes au conseil de contrôle interallié à Berlin en mars 1945, puis à la commission politique pour la Bulgarie à la Conférence de la Paix en juillet 1946.

Détaché auprès de la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement le 16 décembre 1946, chef du service Amérique Latine du département des études économiques à la BIRD. Conseiller référendaire de 2ème classe le 10 février 1950, maintenu en disponibilité, en mission auprès de l’attaché financier à Londres en septembre 1951. Réintégré le 27 juin 1952, appelé le 22 décembre 1952 au commissariat général du Plan de modernisation et d'équipement. Directeur financier du Laboratoire Central des Télécommunications le 1er janvier 1958. Placé en disponibilité, repart pour les Etats-Unis, à New York, et chargé de mission par l'UNESCO pour l’Amérique latine.

Conseiller référendaire de 1ère classe le 27 mai 1958. Refuse en 1965 une proposition pour rester à la Cour, réintégré le 16 octobre 1965. Commissaire aux comptes de l'Organisation Européenne pour la Construction et le Lancement d'Engins Spatiaux de 1966 à fin 1970. Conseiller maître le 11 janvier 1971, membre du comité des taxes, rapporteur à la Cour de discipline budgétaire et financière. Décédé en fonctions.

Membre du cercle Joseph Caillaux. Musicien.

Extrait de son éloge par le Procureur général Crépey : « (…) En 1965, Georges de Fleurieu se réadapte sans délai à des travaux dont il était depuis longtemps éloigné. Son discernement, la précision et l’ingéniosité des sa pensée, la clarté de son style, se traduisent dans des rapports remarqués, plus particulièrement consacrés à l’examen de grands services du ministère des finances : celui qu’il a établi sur le budget annexe des Monnaies et médailles est resté comme un modèle du genre. (…) En 1971, promu conseiller maître, il vérifie avec perspicacité certaines grandes opérations d’investissement exécutées à Paris et dans la région parisienne. Rapporteur à la Cour de discipline budgétaire et financière, il mène à bout l’instruction d’un dossier d’une exceptionnelle importance (…). »

Domicile : 24, rue de Condé (6ème),

Tombe à Saint-Chaffrey (Hautes-Alpes)

Chevalier de la Légion d'honneur le 9 avril 1968."

 

sources: Biographie originale sur le site https://www.ccomptes.fr/fr/biographies/fleurieu-bernard-georges-henri-claret-comte-de

Biographie publiée avec l'aimable autorisation de la cour des comptes, le 24 octobre 2018


COUR DES COMPTES - Audience solennelle du 5 janvier 1978

 

Monsieur le premier président, Messieurs les présidents, Mesdames, Messieurs,

Dans l'année qui vient de s'écouler, notre compagnie a été éprouvée par la mort d'un conseiller maître en activité et d'un conseiller référendaire honoraire.

M. le conseiller maître Georges Claret de Fleurieu et décédé le 22 mars dernier, à soixante et un ans.

Sa disparition, hélas! n'a pas été pour nous une surprise, car s'il a été présent dans cette maison presque jusqu'à la fin, nous savions la gravité de son mal. Notre peine n'en a pas été moins profonde devant la perte de ce collègue et de cet ami, aussi attachant qu'édifiant.

Georges de Fleurieu appartient à une famille originaire du Beaujolais. L'un de ses ancêtres, né à Lyon, le comte Charles-Pierre de Fleurieu, fut longtemps directeur général des arsenaux sous le règne de Louis XVI, avant de devenir ministre de la Marine. Il avait organisé les voyages de La Pérouse et inventé une ingénieuse montre marine.

A la suite d'une alliance, la famille de Fleurieu s'est fixée en Périgord, habitant l'austère et massif château de Marzac, qui marquera l'enfance de Georges. Orphelin de père à l'âge de cinq ans, il est élevé dans une tradition essentiellement terrienne. Il lui faudra beaucoup de ténacité personnelle pour poursuivre des études qui feront de lui un licencié en droit ès lettres, diplômé d'études supérieures de droit et d'économie politique et de l'école des sciences politiques.

En octobre 1938, il achève deux ans de service militaire avec le grade de sous-lieutenant de réserve d'infanterie coloniale. a peine une autre année s'est elle écoulée qu'il est mobilisé au 26 ème régiment de tirailleurs sénégalais. Officier chargé des transmissions, il accomplira son devoir avec une intrépidité dont témoigne une belle citation qui lui a été décernée en juin 1940.

Démobilisé, il prépare le concours de l'auditorat, auquel il est reçu en mai 1942. Une carrière prometteuse a commencé pour lui lorsqu'il est affecté en mars 1945 au conseil de contrôle interallié à Berlin, puis à la commission politique pour la Bulgarie à la Conférence de la paix.

Cependant, les circonstances de l'après guerre allaient favoriser la vocation qu'il avait de venir en aide aux pays sous développés. A la fin de 1946, il était détaché auprès de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement. Avec sa famille, il s'installe,à) Washington pour être, à 31 ans chef de service Amérique latine du département des études économiques à la BIRD. Voyageant souvent, surtout en Amérique centrale, il rendra tous les services qu'on pouvait attendre de son zèle, de son intelligence, de sa diplomatie souriante, service par la connaissance des langues anglais et espagnole.

De retour en France en 1952, Georges de Fleurieu qui, entre temps, a été nommé conseiller référendaire, sera bientôt appelé au commissariat général du plan de modernisation et d'équipement. Pendant cinq autres années, il se passionnera, en précurseur, pour l'aménagement du territoire et par priorité celui de la région Alpine, à laquelle il restera attaché pour la vie.

En 1958, sa carrière marque un nouveau tournant; il devient directeur financier du laboratoire central de télécommunications. Sa réussite le qualifiera vite pour faire partie de l'état-major d'une importante société internationale. Placé en disponibilité, il repart pour les Etats-Unis, à New York cette fois, continuant d'autre part, à s'intéresser à l'essor des pays de l'Amérique latine, où il sera chargé de mission pour l'UNESCO.

En 1965, il reçoit une proposition flatteuse pour occuper dans les affaires, au plan européen, un poste de tout premier ordre. Mais une telle option supposerait une rupture définitive avec la Cour à laquelle il ne peut se résoudre: c'est, pour lui, signal du retour.

Alors, Georges de Fleurieu se réadapte sans délai à des travaux dont il était demeuré longtemps éloigné. Son discernement, la précision et l'ingéniosité de sa pensée, la clarté de son style se traduisent dans des rapports remarqués, plus particulièrement consacrés à l'examen de grands services du ministère des finances: celui qu'il a établi sur le budget annexe des monnaies et médailles est resté comme un modèle du genre. Il sera en outre commissaire aux comptes de l'organisation européenne pour la construction et le lancement d'engins spatiaux.

Mais voici qu'au cours de l'année 1968 - alors qu'il vient de recevoir la croix de la Légion d'Honneur - il est victime des suites d'une maladie terrible, la malaria, dont il avait subi les atteintes en Amérique centrale. Il consent à une opération plus que périlleuse, dont le succès est presque inespéré, et qui lui permettra, non de guérir, mais de survivre pendant neuf années, au prix d'efforts surhumains.

Il reprend sa place à la Cour. Dès lors, sa volonté et tendue vers cet objectif, qu'il réalisera: accomplir sa tâche jusqu'au bout, quoi qu'il lui en coûte, sans jamais se plaindre, sans rien perdre de sa gentillesse et de sa bonne humeur.

Au début de l'année 1971, il est promu conseiller maître. Affecté à la troisième chambre, il vérifie avec perspicacité certaines grandes opérations d'investissement exécutées à Paris et dans la discipline budgétaire et financière, il mène à bien l'instruction d'un dossier d'une exceptionnelle importance, nécessitant un travail de longue haleine.

Il a suffit, j'en suis sûr, d'évoquer la conscience du magistrat, si exigeante jusqu'au dernier jour, pour dire, du même coup, la haute valeur morale de Georges de Fleurieu, homme toujours en recherche, modeste en dépit de ses dons et de ses succès, fin et cultivé, musicien, marié à une pianiste de talent et de grande sensibilité, et dont le caractère était à la fois gai et passionné, l'imagination débordante, le coeur généreux.

Il repose aujourd'hui dans le voisinage de son chalet alpin de Chantemerle, où il aimait vivre avec simplicité, mêlé aux artisans et aux paysans du village: ceux-là mêmes qui sont venus lui rendre un hommage émouvant lorsqu'il a été inhumé à Saint-Chaffrey.

A Madame de Fleurieu, qui a toujours communié avec lui dans la même foi et le même idéal, à ses cinq enfants, qui lui ont donné bien des motifs de joie et de fierté, et dont les aînés sont entrés brillamment dans la fonction publique, nous redisons a part que nous prenons à leur douloureuse épreuve et l'assurance que, dans cette Maison, le souvenir de Georges de Fleurieu sera gardé pieusement.

 

 

 

 

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